Franchement, pourquoi rester fidèle dans mon engagement à l’église si Dieu bénit également, et même d’avantage, ceux qui ne fréquentent plus d’églises ?
Pourquoi continuer à côtoyer des gens dans l’église que je n’ai pas « choisis » et avec lesquels je ne me sens pas en harmonie, alors que les personnes hors église et que je peux choisir me font tellement du bien ?
Pourquoi continuer à supporter tant de formes religieuses dans l’église, qui font qu’en sortant d’une réunion je suis bien plus épuisée qu’à mon arrivée, alors qu’en tout autre lieu, je me sens à chaque fois fortifiée ? S’il n’y a pas - ou plus - de différence en mieux pour ceux qui vont fidèlement à l’église par rapport à ceux qui ont arrêté de s’y rendre, à quoi bon persévérer ? Je ne suis quand même pas « maso » pour continuer d’aller à un endroit où je me sens mal, non ?
Existe-t-il encore une différence ou est-ce que je n’arrive simplement plus à la voir ? Ou aurais-je mal compris la Bible quand elle dit : N’abandonnez pas vos assemblées ? Ou suis-je devenue jalouse du bien-être de ceux qui vivent sans engagement et sans soumission à une église ? Dieu aurait-il changé d’avis ? C’est pourtant lui qui a institué l’église, non ?
Ou bien serait-ce possible qu’avec le temps qui passe, l’église ne soit plus nécessaire ? Pourquoi alors est-il écrit que la parole de Dieu reste valable, et malheur à ceux qui la transforme ?
Et le mariage tant qu’on y est ?…
Pourquoi s’engager dans un lien de mariage si vivre « à la colle » (en concubinage) comme le font de plus en plus de chrétiens apporte autant, voire plus de liberté d’être, et que Dieu n’hésite pas à donner sa bénédiction ? Est-ce cela la grâce ou la bonté de Dieu ? Si on arrive mieux à s’entendre hors mariage, alors pourquoi se marier ? Dieu aurait-il changé d’avis ? C’est pourtant lui qui a institué le mariage entre un homme et une femme, non ? Serait-ce possible qu’aujourd’hui le mariage ne soit plus aussi important ?
Franchement, je ne sais plus où j’en suis…
Oh mon Dieu d’amour, ce monde de non-croyants comme de croyants, me donne le vertige… et m’incite à tout « plaquer » sauf, ta volonté ! Mais où est-elle ? Je t’en prie montre-la moi et donne-moi la force et surtout la joie de lui être fidèle !
Quelque temps après...
Je constate que les chrétiens quittent de plus en plus l’église parce que…
… Il n’y a pas assez d’amour, pas assez de jeunes, pas assez de vieux, pas assez de vie, pas assez de silence, pas assez de place, pas assez d’argent, pas assez de ceci, pas assez de cela… ou ils y restent parce que… il y a tant d’amour, de partage, de divertissements, de silence, de respect, de jeunes, de bonne musique, d’activités, de vie, etc. De nombreuses personnes fréquentent l’église comme visiteurs ou spectateurs et refusent de se lier par « contrat » (engagement personnel avec Dieu) dans une église. Elles me font penser aux couples désirant vivre ensemble « comme » mariés, mais sans contrat de mariage… Quel est l’avantage de cet attachement sans engagement ?
Pourquoi l’église ? À quoi sert-elle ? Que veut dire la Bible quand elle compare l’église à un corps ? Au corps de Christ avec ses membres différents (forts, faibles, laids, beaux, visibles, cachés etc.) ?...
Il faut croire que chacun attend d’une église un environnement qui lui convienne, peu importe s’il reçoit une bonne et solide nourriture spirituelle. Être bien nourri ne suffit apparemment plus… On dirait que si l’environnement répond aux attentes et aux désirs de la personne, elle s’y sent bien et veut y rester, à l’inverse, elle désire quitter l’église pour une autre ou pour aucune… (Je ne parle pas des chrétiens qui sont conduits vers une autre église pour des raisons de déménagement ou de problèmes graves qui peuvent surgir, ou de « fausse » doctrine par exemple). Mais je parle aussi pour moi… car plus d’une fois j’étais tentée de partir en courant d’une église pour ne plus y mettre les pieds… La vie parmi les « non croyants » me semblait si belle et simple et celle d’une église si lourde et compliquée au point de me demander, si ce n’était pas plus simple d’ouvrir un « club » pour personnes ayant les mêmes goûts pour les mêmes choses et l’appeler « église ». Ainsi : « Tout le monde il est beau, tout le monde il est content »! Serait-ce peut-être la raison pourquoi de nos jours l’église est pratiquement remplacée par des cellules de maison ?...
Qui a inventé l’église, l’homme ou Dieu ? Pour quel but ? Pourquoi aimons-nous y rester et pourquoi sommes-nous tentés de la quitter ?
A mon avis on aime l’église pour bien grandir, se développer, évoluer en sécurité dans la joie qui rend libre, vivant, et qui facilite l’amour ! Qui ne désire pas cela ? Je fais moi-même partie de ceux qui ont ce désir !>
Mais… en tant que chrétien, il y a un « bug » car
Si on attend de la vie un certain environnement (selon le dictionnaire : ambiance, atmosphère, entourage, apparence, milieu, décor) aimant, vivant, paisible, beau, sécurisant ou que sais-je cela fait-il franchement plaisir à Dieu ? Ce Dieu étant le tout-puissant selon nos incessantes proclamations ? Ce Dieu qui est sensé être la sécurité, l’amour, la vie (toutes ces choses que nous aimons et avons besoin) en personne ? Ne pourrait-t-il pas plutôt être frustré du fait que nous nous permettons de nous réjouir et de nous sentir bien, uniquement si nous nous trouvons avec ou sans « certaines » personnes, « certains » endroits, « certaines » ambiances ? Ne citons-nous pas souvent ce dicton : « Il ne faut pas se fier aux apparences » ? Apparemment on a de la peine à mettre en pratique nos propres proclamations… S’il faut se méfier des bonnes apparences de peur qu’elles ne soient peut-être pas si bonnes, il est évident qu’il faudrait aussi se méfier des mauvaises apparences... ouf, car elles ne sont peut-être pas si mauvaises que cela…
Je crains qu’en continuant ainsi, on finisse dans une grande déception, suivie de lassitudes et de dépressions de toutes sortes… Car, si étant chrétien (petit Christ), il devient impossible de vivre et d'être bien autrement que dans un environnement plaisant, ne serait-ce pas plutôt un signe d’une foi morte qui, lentement mais sûrement, conduira à une sorte de stérilité en dépit de toute apparence vivante ? Avec ce danger de devenir « dépendants d’apparences » ? Si c’est le cas, où est la différence entre un croyant et un non-croyant ? Pourquoi alors ne pas simplement dire, comme l’osent les catholiques : « je suis catholique non-pratiquant », je suis chrétien non-pratiquant… ce qui voudrait dire : Je suis croyant sans y croire… Il y aurait sans doute moins d’hypocrisie et de ce fait moins de confusion dans le milieu chrétien… ce qui encouragera à croire à nouveau, mais sur de bonnes bases…
La question qu’il faut se poser : Ma vie, ou une partie de ma vie spirituelle, est-elle devenue stérile ? Pourquoi ?... Si elle se révèle stérile à cause de dépendances d’apparences, d’environnements, il est logique qu’elle ne reprenne jamais vie en cherchant d’avantage d’apparences, d’ambiances, etc. (2 Tim.3)
Nous les chrétiens, de longue date peut-être, sensés être des « petits Christ », ne devrions-nous pas être un peu comme un médecin qui, avec son savoir-faire à force d’études et de pratiques, a acquis un certain « pouvoir » de guérir les malades ? Comment ce pouvoir peut-il entrer en fonction s’il ne cherche que des gens en bonne santé ? Comment la vie de résurrection de Christ peut-elle agir et jaillir de nous si on ne cherche que des milieux vivants, aimants et agréables ? Etant en possession et pleinement conscient de la vie de Christ en nous, cela devrait plutôt provoquer une grande joie de se trouver dans un environnement hostile et mort, non ? Evidemment, non pas parce que nous aimons ce qui est mort, mais parce que nous détestons la mort, sachant que celle-ci ne résistera pas à long terme à la vie de Christ. Comme le fait un vrai et bon médecin ; c’est parce qu’il déteste la maladie de ses patients et qu’il a surtout les moyens de la détruire, qu’il prend le temps nécessaire pour eux.
La réponse de Jésus, lorsqu’on lui reprocha de ne passer son temps qu’avec des gens de mauvaise vie, fut : « Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs pour qu’ils changent de vie »… (Marc 2,17)
Il est vrai que Jésus est venu pour tout le monde, car tous ont besoin de lui, mais son pouvoir n’a d’effet que pour ceux qui ne se trouvent pas parfaits et désirent le devenir. Que fait-t-on des paroles de Jésus quand il dit : « Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ». Dans quel état se trouvaient l’environnement et les gens vers qui Jésus a été envoyé ? Etaient-ils magnifiques, agréables ? Et pour nous, les endroits où nous sommes envoyés, doivent-ils être ceux où tout va pour le mieux ?
Sincèrement, n’est-ce pas notre incrédulité, sans doute provoquée par une ignorance grandissante, ou notre orgueil, camouflés sous une certaine spiritualité (il existe un remède), qui nous empêchent sans cesse de vivre la vie de Christ en nous et autour de nous ?
Si on veut parler de vie, paradoxalement, il faut aussi parler de mort…
Alors parlons-en :
La vie de Christ, grâce à sa mort, nous permet désormais, à nous aussi, de mourir à tout ce qui est faux en nous ou l’est encore, pour pouvoir renaître continuellement aux choses vraies et authentiques grâce à sa résurrection… Sommes-nous conscients du privilège que nous avons, d’avoir le remède à notre portée afin de brûler et détruire tout ce qui est contrefaçon en nous ?
On parle souvent du miracle de la nouvelle vie, mais rarement du miracle de la mort ! Réalise-t-on ce qu’on deviendrait en refusant (car nous sommes libres de refuser) de mourir à tout ce qui est impur en nous et porte l’odeur de mort ? On finirait par être de véritables monstres… (Rom 8,13). Parce que Dieu (la pureté parfaite) déteste l’impureté,il est venu l’anéantir en Jésus par sa propre mort. Tuer le mal (qui donne la mort) par la mort, n’est possible que par le Dieu immortel, tout-puissant et amour ! Voici le plus grand mystère qu’entoure l’humanité…
Chaque fois que nous demandons sincèrement pardon à Dieu, nous passons par une sorte de mort. Mort à ce qui nous rend stériles (mort), c'est-à-dire notre injustice, notre orgueil, notre propre justice, notre fausse humilité… la Bible l’appelle notre « vieille » nature. S’il n’y a pas de mort du « vieil » homme, hélas, il n’y aura pas de nouvelle vie… Je pense que l’idée de mourir à ce qui paraît faible et laid ne nous pose pas trop de problèmes. Mais souvent on oublie ou on « aime » à oublier, que ce qui paraît fort et beau, fait aussi partie de la vieille nature… destinée à mourir…
J’aimerais stimuler les chrétiens, ceux et celles qui se sentent peu ou beaucoup concernés par ce partage, à oser demander pardon à notre Dieu si leur bien-être commençait à dépendre plus d’un environnement quelconque que de Dieu lui-même. Sachons-le, Dieu est la source de toutes belles choses. La source peut cependant paraître moins attirante et moins frapper l’œil que les choses qui en découlent : rivières, lacs, fleurs, paysages, etc. Mais ne nous fions pas aux apparences… Bien évidement il est de notre devoir d’apprécier, de soigner ces choses en passant du temps avec, mais jamais au détriment de la source…
Retournons puiser et tenons-nous à l’endroit où jaillit la vie (dans la parole créatrice qui sort de la bouche de Dieu), parce que c’est là et nulle part ailleurs que la vie nous est assurée ! Arrêtons de vouloir sans cesse ranimer la vie par des choses mortes (apparences, etc.) et commençons par permettre à la véritable vie de ranimer la vie… simplement en obéissant à cette parole créatrice de Dieu. (Rom, 1 18-25)
Que nous puissions tous, peu à peu, dans chaque domaine de notre vie, devenir des porteurs de Christ, des porteurs de Vie, et voler avec les ailes de la foi, poussé par le souffle de Dieu, nous poser, rester, ou partir, selon le signal de notre « grand Maître » peu importe l’endroit, l’ambiance… peu importe les gens…
Ma prière :
« Jésus, tu connais tous ces chrétiens assoiffés de véritable vie, dans l’église. Protège-les et permet qu’ils s’ouvrent à TA jeunesse, à TA beauté, à TON amour, à TA foi, à TA joie, à TA générosité, à TA vie !
Ensuite grandis en eux jusqu’à déborder ! Continue à te répandre sur eux encore et encore, à tel point que tout soit imprégné de TOI !
Que l’expression de chaque visage soit le reflet du TIEN et que ce qui est mort fasse place à TA vie !
Que cette promesse du psaume 103, (qui résonne encore dans mes oreilles depuis ma tendre enfance) et qui dit : « ils seront rajeunis et voleront comme l’aigle », puisse s’accomplir de nos jours … et que le monde voie une « différence » entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas, qui l’attire à TOI »
« J’aimerais tellement cela, pour moi et mon église dans laquelle tu m’as placée »…