Elsbeth chante

Peu importe la manière... annonçons l’Evangile !

Pendant plus de 4 ans, j’ai distribué des traités aux portes ou plutôt aux gens derrière les portes. Je suis aussi allée régulièrement à la gare de notre ville, la Chaux-de-Fonds, accompagnée de trois autres personnes, pour propager la bonne nouvelle.

Un jour je me posais la question pourquoi je ne voyais pas plus de résultats… Mais je me consolais en me disant que nous sommes des semeurs. En effet, un semeur ne s’attend pas à voir immédiatement le fruit de ses efforts. À un autre moment, alors que nous étions en pleine action à la gare, je me trouve face à notre ami Gilbert. Il me dit qu'il vient de terminer un cours d'évangélisation ce qui lui donne plus de facilité pour témoigner. Ces propos ne m'ont pas convaincue : à mon avis, en voulant se spécialiser dans ce domaine, on fait que limiter l’action de l’Esprit Saint. Je pensais que la seule manière de le laisser agir librement est, que nous-mêmes nous restions sans préparation et spontanés.

Mais il y avait un malaise…

L’Esprit de Dieu m'a souvent guidé au point que j'étais étonnée de voir comment je pouvais, de manière cohérente, répondre aux questions de mes interlocuteurs. Mais la plupart du temps j'évitais de m’engager dans des discutions par crainte de m’embrouiller. Quand il m'était impossible d'éviter une discussion, je «balbutiais» tellement, jusqu’à me dire: « si ces gens ont compris quelque chose, ils sont vraiment doués car moi je n’ai rien compris. » Pour finir, j’étais très découragée. Et cette vérité – nous sommes des semeurs - qui me consolait du fait de voir si peu de résultats, ne me suffisait plus. Je voulais voir des résultats !

Avec du recul, je m'aperçois que le Seigneur a permis ce découragement parce que son but était de m'amener plus loin jusqu’à notre ami Gilbert qui, depuis, est devenu formateur pour l'évangélisation. Voilà pourquoi plus rien ne marchait pour moi.

Après une soirée d'information à l’église où Gilbert et Dora nous ont présenté (sans aucune pression) le cours, j’ai décidé à le suivre, bien qu’à contrecœur…

A ma grande surprise, la formation a débuté par quelque bonnes "claques" mais ô combien salutaires, en tout cas pour moi. Comme il fallait directement frapper aux portes sans même avoir "digéré" la première leçon, j’avoue qu'il m'est arrivé de souhaiter que les portes restent closes. C’est particulier comme évangélisation, non ? Mais heureusement le Seigneur a prévu que les portes s'ouvrent...
En même temps que j'apprenais mes leçons et que j'essayais d'évangéliser, le Seigneur soignait mes lacunes : mon incapacité à présenter clairement l'Evangile, mon orgueil, (peur du ridicule) et mon manque de confiance en Jésus, puisque j’imaginais qu'il me laisserait dans mon embarras...

Je constate que la manière avec laquelle Dieu procède avec nous peut à la fois être terrifiante et fascinante. Pour cette fois-ci il trouvait bon de m’apprendre à nager directement en eau profonde. Du jamais vu ! Il faut vraiment être un Dieu tout-puissant, plein de compassion et de patience pour agir ainsi.

Gilbert veillait sur nous, ses élèves. Il nous observait, nous corrigeait et nous encourageait avec beaucoup de tact. Peu à peu je gagnais de l'assurance dans l'explication de l'Evangile. Dire que je me sentais si sûre de moi, avec mes 4 années précédentes d’expérience de porte à porte et me voilà en train de recommencer à zéro. En plus, avec un formateur ! Quelle souffrance pour mon amour propre, mais quelle libération aussi, de ce tyran…

Je pense que c’est principalement notre mauvaise manière de penser qui limite le Saint-Esprit, mais - ouf - en être conscient est déjà la preuve qu'il agit. Dans mon cas, en accordant à Dieu un plus grand pouvoir par mon action sans formation, j’atténuais automatiquement sa puissance dans mon action avec formation. Le Saint Esprit est totalement libre et puissant partout, de toutes les manières possibles, qu'on le croie ou non. Mais cette puissance devient concrète pour nous, au moment où l’on commence à la saisir simplement. N’est-t-il pas écrit que Dieu parle (agit) tantôt d'une manière, tantôt d'une autre ?

En ce qui me concerne, j'avais grand besoin de voir l’Esprit de Dieu agir à travers une formation. Résultat : libérée de ma manière étroite de penser, je recevais d’avantage d’assurance, d’audace, d'amour pour les gens et de joie.

Merci à Gilbert et à Dora, d'avoir consacré tout ce temps pour que je puisse progresser avec mon groupe, dans cette activité plus que nécessaire de nos jours : l'annonce de l'Evangile !

En conclusion j'aimerais dire qu'avec cette formation tout ne fait que commencer (décidément je me trouve toujours dans les commencements) et, je m'attends à des transformations de toutes sortes par Jésus. D’ailleurs, il l’a déjà fait l’autre soir : après avoir expliqué l’Evangile à une personne, celle-ci s'est convertie si vite et facilement que Fernand, Gilbert et moi, nous sommes demandés si elle n’avait pas mal compris... C’est incroyable, l’incrédulité des croyants, n’est-ce pas ! ?

Sans doute avez-vous déjà entendu cette très belle phrase :
« Mieux vaut vivre sa foi plutôt que d'en parler »

Mais je pense qu’il y a mieux encore :

« Vivre sa foi et en parler »

Qu’en pensez-vous ?