Elsbeth à moto

L'aventure de la vie démarre pour Elsbeth Fontaine...

J’ai grandi en Suisse Alémanique, dans une famille où la chose la plus normale et la plus naturelle du monde était de croire à un Dieu créateur, en ses ordonnances (contenues dans la Bible) et en son fils Jésus, sauveur du monde.

Dès ma tendre enfance, j’ai pris l’habitude de m’adresser à Dieu pour tout. Je partageais avec lui mes petits bonheurs autant que mes petits malheurs et cela me rendait folle de joie.

Nous étions une famille très simple de 5 enfants. Papa n’avait qu’un modeste salaire et de ce fait, je ne pouvais pas avoir ou faire certaines choses, comme d’autres filles de mon âge. Mais cela ne me mettait nullement mal à l’aise ; au contraire, je me considérais toujours comme la plus chanceuse, à cause de cette foi simple et profonde que nous vivions en famille. Nous étions pauvres en argent mais riches en joie.

Comme pour contrer ce bonheur parfait, un nuage de plus en plus grand se formait…

Amis, copains et copines commençaient à m’éviter et même à me rejeter, parce que je ne pouvais taire ce bonheur que je vivais avec Dieu et que je désirais partager. Notre famille est devenue la cible de toutes sortes de moqueries… Nous vivions dans un village et comme nous fréquentions une église évangélique et non pas l’église protestante comme tout le monde, beaucoup nous traitaient de « Stündeler » (sectaires, limités). Souvent, sur le chemin de l’école, des garçons me coupaient la route puis lançaient devant moi, les pires jurons contre Dieu. Je n’y comprenais plus rien : « Pourquoi en leur parlant d’un Dieu d’amour, les gens se vexent-ils et réagissent-ils avec haine ? »

J’ai fini par en avoir assez de ces moqueries et aussitôt, mon bonheur diminuait… Pensant de le retrouver pleinement, je décidais de vivre comme ceux qui ne connaissent pas Dieu et ne respectent pas ses règles. J’avais environ 13 ou 14 ans et je me disais : « Qui sait, en respectant les règles de Dieu, je risque de rater quelque chose dans le monde… » Je voulais, moi aussi goûter au frisson de l’interdit et vivre la passion et le goût de l’aventure. Pour y arriver je pensais qu’il fallait être son propre chef et ne compter que sur soi-même. J’ai alors mis toute ma confiance dans ma volonté. Mais, je ne voulais pas perdre Jésus pour autant car mon bonheur avec lui avait été trop fort, trop réel pour que je l’efface comme cela…

Je lui tins ce raisonnement: « Tu sais que je t’aime toujours, mais je te cache maintenant au plus profond de moi ; comme ça, à présent, plus personne ne pourra te remarquer au travers de moi, et c’est bien fait pour eux !!! »

Je fonçais dans ma nouvelle voie en me répétant sans cesse: « quand on veut, on peut ! » Et, ça fonctionnait !
Succès et réussites sont arrivés exactement comme je le désirais, dans beaucoup de domaines, tels le sport, la musique, de folies de tout genre, etc. Et avec le succès suivaient, bien évidemment, aussi les admirateurs. Cela n’arrêtait pas, j’avais désormais le choix…

J’ai pris goût de ne compter que sur ma volonté. Je l’utilisais aussi pour contourner bien des règles, en particulier celles de l’école. Un jour mon prof. est allé voir ma mère pour lui dire qu’il ne savait plus quoi faire de moi, ce qui me donnait d’avantage de joie et de fierté, d’avoir trouvé « l’astuce » pour réussir et être admirée de tout le monde, à l’exception de mon pauvre enseignant. Sans m’en rende compte, ma volonté est ainsi devenue mon nouveau dieu…

Après un certain temps, il est arrivé quelque chose de curieux… Ces succès et réussites commençaient sérieusement à m’ennuyer… En réfléchissant au pourquoi, je réalisais avec stupeur que la passion et le goût de l’aventure, indispensables à mon bonheur, avaient disparu… et pourtant le succès était bel et bien présent. Une peur m’envahissait ; peur de tourner en rond et de mourir d’ennui pendant cette vie. Peur de devoir aller de succès en succès sans certitudes, sans bien-être profond…

Sans hésiter je me suis à nouveau entièrement tournée vers Dieu. Plus exactement, j’ai supplié Jésus de sortir de là où je l’avais si bien caché, dans mon for intérieur. Ma seule crainte était désormais que, loin de lui, hors de sa volonté, je ne rate tout. J’avais 16 ans.

Certains me faisaient remarquer que j’étais trop jeune pour avoir des idées aussi arrêtées, mais - tant mieux ou tant pis - je possédais maintenant une assurance sur laquelle je voulais construire ma vie. J’avais l’intime conviction que si je soumettais ma vie à Dieu en tout et pour tout, je réussirais à conserver et à découvrir la vie, toujours plus de vie… C’était tout ce qui m’intéressait : trouver la source de cette vie qui m’entoure…
J’étais consciente (avec plaisir cette fois-ci) que pour un projet pareil, ne compter que sur moi-même ne suffirait jamais… Il me fallait un autre, un Dieu, vivant, tout-puissant et débordant de compassion à mon égard. C’était la seule manière pour moi de pouvoir concevoir une vie passionnante valant la peine d’être vécue.

Depuis, bien des années se sont écoulées, ce qui me permet d’avoir du recul pour établir un bilan.

En regardant en arrière je peux affirmer ceci : « J’ai traversé de grands et intenses bonheurs mais aussi de malheurs, j’ai connu des réussites, des échecs, des gains et des pertes, mais peu importe, la véritable vie (cachée en Jésus), la passion et l’enthousiasme qui en découlent, sont demeurés intacts ! » Les proclamations inscrites dans la Bible se sont révélées exactes !

Je continue... plus que jamais décidée !