Elsbeth à vélo

Histoire de tour à vélo et de vie chrétienne

 

Il m’arrive, de temps à autre, de monter sur mon vélo pour faire un tour à la campagne. Mais comme je suis un peu paresseuse et que j’ai trop souvent tendance à prendre la voiture pour me déplacer, je dois me faire violence pour faire bouger mon corps. Car notre vie de confort et de facilité me fait de plus en plus peur.

Un jour, je décidais de faire un grand tour avec mon cher vélo. Comme but, je me suis fixée le petit village « les Planchettes » près de La Chaux-de-Fonds. Alors que je roulais sur mon vélo, je ne pouvais m’empêcher de penser à la « vie chrétienne ». En effet, la vie chrétienne est un chemin fait de situations continuellement changeantes, avec des distances plus ou moins longues et difficiles…

Je me trouvais sur une route droite, agréable à rouler, avec une très jolie vue de partout. En plus, un léger vent me poussait en avant et je me disais : « Comme j’ai bien fait de faire ce tour. Faire du vélo c’est génial » ! C’est la même chose dans la vie chrétienne. On s’engage pour Jésus, on vit des choses merveilleuses et on témoigne que la vie avec Dieu est vraiment belle !

Depuis mon vélo j’apercevais au loin que la route cessait d’être aussi droite. De petites montées se dessinaient, ce qui ne me faisait pas très plaisir. Mais quand on décide de faire un aussi grand tour, la chose la plus normale est, que la route ne soit pas uniquement droite et agréable. Je m’encourageais en me disant : « Tu as la force, la persévérance, vas-y ! » J’étais contente et satisfaite d’avoir passé ces petites montées. Tôt ou tard dans la vie chrétienne, on est confronté à de petites difficultés. Mais comme on se sent fort et rempli de foi, on se dit : « Ca va aller, Jésus est là ». Il est vrai qu’une fois l’épreuve passée, on se sent renouvelé et heureux.

Durant mon tour, il y avait encore d’autres passages difficiles. Je me trouvais devant des montées tellement raides que je devais descendre de mon vélo et marcher. Une de ces montées n’en finissait pas. Le soleil tapait et ma gorge se desséchait. Je me décourageais et je commençais à regretter d’avoir entamé ce tour… Dans la vie chrétienne peuvent surgir des coups durs, des combats intenses, des épreuves terribles et interminables qui, facilement, pourraient nous pousser à croire que tout est fini et qu’il ne sert à rien de continuer. L’épuisement qui suit pourrait également nous pousser à douter de tout, y compris de notre propre foi et même de l’amour de Dieu à notre égard.

Oui, des moments « atroces » dans la vie chrétienne, ça existe ! Et Dieu comprend parfaitement nos réactions mauvaises ou pas, face à de telles situations. Car ce n’est pas tant les bonnes réactions qui importent, mais plutôt de rester sur le chemin. (On peut quitter le bon chemin avec bonne humeur comme on peut rester sur le bon chemin avec mauvaise humeur). Combien de fois on est même incapable de comprendre pourquoi, malgré tout, on a continué…

Vu que la vie chrétienne est marquée pour chacun individuellement par de continuels changements, il est logique qu’on ne se trouve pas tous en même temps au même endroit. Le réaliser, peut nous aider à « moins » nous culpabiliser ou juger les autres chrétiens, si on ne vit pas la même chose qu’eux et vice versa…

Je continuais donc mon tour tant bien que mal, avec des hauts et des bas… Heureusement, sur ces chemins à perte de vue, le nom du village « les Planchettes » était partout bien indiqué. Mais soudain je me trouvais devant un croisement de chemins et il n’y avait plus aucune indication. Un chemin descendait à droite et l’autre montait à gauche. Après un court instant de réflexion, je me suis engagée sur celui de gauche, car j’avais une forte impression que le village « les Planchettes » se trouvait plutôt sur la hauteur que dans le bas…

Lorsque je montais, depuis un certain moment déjà, transpirant et ne voyant toujours pas le village, je commençais à paniquer… Surtout parce que je devais être de retour à la maison à une heure précise et le temps passait à grande vitesse. « Seigneur, au secours, montre-moi si je suis sur la bonne voie ! » Il n’y avait personne dans cette forêt à qui demander de l’aide. Je dépendais complètement de mon Jésus. A peine terminé ma prière, un son fort, clair et net me surprenait… C’était la cloche de l’église des Planchettes qui sonnait tout juste la demi-heure. Mes yeux ne voyaient rien, mais mes oreilles ont capté le son qui venait de ma droite depuis en bas.

« Oh merci mon Dieu » ! Il a trouvé un moyen génial de secourir un de ses enfants troublés et perdus !

Aussitôt je faisais demi-tour et me laissais aller dans la descente à toute vitesse. Mais comme je ne pouvais toujours pas apercevoir le village, une pensée me traversait l’esprit : « Et si tu te trompes quand même » ? Non ! Ce n’est pas possible, pour cette simple raison que j’ai entendu le son ! Après quelques minutes, enfin, je voyais le panneau « Les Planchettes » ! Et j’arrivais à la maison, juste à l’heure…

Nous avons tous dans notre vie nos impressions. Parfois elles sont justes, parfois (même très souvent) elles se révèlent fausses. Cela reste ainsi tout au long de notre vie… et ce n’est pas parce qu’on progresse dans la vie chrétienne que, peu à peu, nos impressions deviennent toutes justes. J’avais une fausse impression alors que je me trouvais très proche de l’arrivée.

N’ayons pas peur de nous méfier de nos propres impressions. Toutefois avoir des impressions est une bonne chose et fait partie de l’être humain. Il nous est impossible de fonctionner autrement. Mais ne négligeons jamais un petit détail de grande importance : être à l’écoute d’un son (une parole) venant de Dieu pour confirmer nos impressions, afin d’arriver à bonne destination... pour notre plus grand plaisir !

Quelle magnifique leçon reçue sur mon vélo